lundi 20 avril 2020

Enseignement en ligne au Mali : les réactions des Bamakois à propos Boubacar Paitao, journaliste au journal Aujourd’hui Mali



Sincèrement lorsque j’ai entendu ou encore suivi  des éléments de reportage sur la chaine nationale par rapport à l’enseignement à distance, la question que je me suis posée : est-ce que nos autorités connaissent en fait les réalités de notre pays ? Parce que dispenser les cours à travers la télé, les radios et l’internet. La question que je me pose. Quel est le taux de couverture à la télé, la radio, l’internet et aussi le taux de couverture en électricité ? Voici des questions auquel il fallait d’abord apporter des éléments de réponses. Au-delà de tout ça, la question que je me pose est que : les enfants qui ont la difficulté à comprendre les leçons en présence physique du maitre, comment est-ce que ces enfants pourrons suivre des cours de façons sérieuse devant la télé ? Vu que la précarité des maliens vivent au jour le jour, on ne peut s’attendre à la contribution des parents autours des heures indiquées.  Nos autorités ignorent tous des réalités de notre pays, des CAP et des Académies qui sont des services déconcentrés de l’éducation et que toutes ces structures ne sont pas dotées en informatique et comment voulez-vous qu’on dispense des cours en ligne ? Donc pour moi c’est un projet mort-né et utopique. Dispenser des cours seulement pour des classes d’examens, c’est vraiment pour berner les gens et c’est aussi scandaleux car l’enseignement est un processus, toute une chaine, quand un maillon ronge c’est fini.  Si c’était le cas pourquoi ne pas ramener les élèves des classes d’examen à l’école tout en respectant les mesures de prévention entre maitre- élève et élève-élève et comme ça ces classes d’examens seront réparties entre les autres classes. Je lance un appel vibrant aux parents d’élèves et au gouvernement à ce que chacun s’assume et que le gouvernement sort de son orgueil et de ses discours va-t’en guerre et faire face à la réalité qui n’est d’autre que l’application de l’article 39. 


Dramane SOW, Enseignant

Moi je crois que c’est un échec du gouvernement parce que un pays dans lequel la couverture médiatique est très faible. Par exemple quand on parle du Mali, les dirigeants ne savent pas que le Mali ne se limite pas à Bamako. En tant que enseignant j’ai servi dans plusieurs localités du Mali avant d’être à Bamako ou il n’y a même pas d’électricité. Quand on regarde la manière dont ils ont planifié que les cours sont diffuser à la télé, beaucoup de maliens n’ont pas accès à la télé et en  plus même à Bamako ici rare sont ce qui regarde l’ORTM. C’est un échec parce que même la France qu’ils ont essayé d’imiter a échouée. Emmanuel Macron lui-même l’a dit l’autre jour que la majeure partie de sa population n’aura pas accès à ce cours à distance, raison pour laquelle, il a décidé de rouvrir les crèches, les écoles, les collèges et les lycées le 11 mai prochain. Il faut aussi signaler que la dame qui a passé le premier en cours de mathématiques a échoué en mettant les enfants en hors-jeux.
Alors je demande au gouvernement tout simplement d’appliquer l’article 39 et une fois cette pandémie prendra fin les cours pourrons se déroulés normalement pour sauver l’année scolaire.


Ibrahima DIAKITE, Agent de marketing social

Je m’excuse du terme, mais pour cette question d’enseignement à distance est ridicule, à force de mimer les autres, on sera ridicule. Admettons que les enfants regardent la télé mais s’il n’y a pas quelqu’un pour aider les enfants devant la télé ça devient vraiment ridicule. Cet enseignement à distance se fait à l’adresse de qui ? Parce qu’il existe un grand fauché entre l’école publique et privée. Le privé est en avance et le public est en retard. Compte tenu de tout ça, moi je pense que les responsables de l’éducation devaient arrêtés ce cirque là, ce n’est pas dans nos habitudes. C’est peut-être dans d’autres pays les plus développés qu’on peut le faire. Même en Côte d’Ivoire ca échoué. Il ne faut pas prendre plaisir d’imiter les autres alors que ça n’a aucun effet. Je pense qu’ils doivent arrêter ça, fermer les écoles et convoquer les états généraux de l’éducation en faisant appel à tous les acteurs de l’éducation. A la sortie de ces états généraux, ils doivent faire un cahier de charge qu’ils vont suivre pour le 1er octobre prochain. Cela nous éviterait des grèves sauvages des syndicats. Il est temps que notre gouvernement se ressaisisse et s’imprègne de nos réalités et travailler dans ce sens. L’école Malienne est gravement malade aujourd’hui. Depuis décembre l’école publique n’étudiait plus. On est vraiment entrain d’enterrer l’école publique.


Mamadou Moctar BAH, maitrisard en relation internationale et diplomatie


En ce qui concerne cette histoire de cours en ligne, je ne vois pas assez d’intérêt parce que, les enfants même étant en classe n’arrivent pas assimiler les cours en plus forte raison qu’à distance. Si c’était en classe, ils ont quand même la chance de demander à l’enseignant physiquement présent. Monsieur je n’ai pas compris ce texte entre parenthèse et le maitre reviendra la dessus et expliquée plus clairement à l’élève. Mais à la télé, les enfants n’ont pas cette chance. J’en suis également conscient aussi que la couverture en électricité n’est pas à la hauteur même à Bamako ici. Vous savez, nous sommes dans un pays pauvre ou la majorité des parents n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans les écoles privés. Je suis certain qu’à ce rythme l’année blanche n’est pas évitée.
Si j’ai un appel a lancé au gouvernement et aux enseignants, c’est, de leur demander de trouver un consensus parce que bien avant l’arrivée du COVID-19, les écoles privés ont étudiées pendant plus de quatre mois alors que les écoles publiques n’ont bénéficié que trois mois.



Propos recueillis par Issa D. Morba

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