DÉCLARATION D’ARRIVÉE DU POOL
D’OBSERVATION CITOYENNE DU
MALI(POCIM)
Lors d’une conférence de presse,
organisée par les responsables du POCIM, le samedi 11 aout 2018 à l’hôtel
Radisson de Bamako, le chef de mission du POCIM, M. IBRAHIMA SANGHO a lu une
déclaration soucieuse de la bonne organisation du second tour de
l élection présidentielle de 2018. Nous vous livrons ci-dessous cette
déclaration.
Le pool d’observation
citoyenne du Mali(POCIM) a déployé 88 Observatrices /Observateurs à long
terme(OLT) et 2080 Observatrices/Observateurs à court terme(OCT), pour
l’observation citoyenne du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est
tenu le 29 juillet 2018 et du second tour qui se tiendra le dimanche 12
aout 2018 sur toute l’étendue du territoire nationale
et dans les juridictions diplomatiques et consulaires.
Le POCIM a
été mis en place par l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance
au Mali(OBSERVATOIRE), le groupe pivot/droit et citoyenneté de la
femme(GP/DCF),le conseil national de la jeunesse du Mali(CNJ) et les
volontaires pour le Mali(VPM) avec l’accompagnement de EISA dans le cadre de
son projet << projet de renforcement du rôle de la société civile dans la
promotion de la paix, la cohésion sociale et le processus électoral en République
du Mali>>. Ce projet bénéficie du financement de l’union Européenne à
travers le contrat de subvention N°ICSP/2018/397421.Il participe au déploiement
de 84 Observatrices/Observateurs à long terme (OLT) et 1980
Observatrices/Observateurs à court terme(OCT).
Le POCIM a
été rejoint par l’association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie
<<AJCAD-MALI>>. Elle participe au déploiement de 4
Observatrices/Observateurs à long terme (OLT) et 100 Observatrices/Observateurs
à court terme (OCT), dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds d’Appui aux
moteurs du changement (FAMOC) finance par l’ambassade du Royaume du Danemark.
Le POCIM a
mis en place trois chambres dont les responsabilités et les rôles sont différentes
mais intégrés dans un dispositif d’alerte, d’analyse et de réponse au
monitoring du processus électoral.
Il s’agit de
la chambre politique (leaders de la société civile), de la chambre intermédiaire
(analystes politique, genre et handicap, statistique électoral et juridique) et
la chambre technique (la fondation TUWINDI).
Ce
dispositif a été renforcé par les médiatrices et les médiateurs du réseau
citoyen de médiation au Mali, qui bénéfice également l’accompagnement de EISA.L
e même dispositif a été reconduit pour le second tour.
Malgré le
contexte difficile caractérise par l’insécurité, le 1er tour de l’élection
présidentielle s’est déroulé le 29 juillet 2018 comme prévu.
Il s’agit-là
de l’expression de la maturité du peuple malien à travers la mobilisation de
tous les acteurs du processus électoral avec l’appui et l’assistance de la
communauté internationale.
Les
différentes missions d’Observations Électorale et la communauté internationale
se sont généralement réjouies des conditions dans lesquelles le scrutin s’est
déroulé.
A l’issue du
premier tour, les données recueillies par la chambre technique, analysées par
la chambre intermédiaire en temps réel, ont permis à la chambre politique de se
faire une opinion sur le déroulement du scrutin et d’intervenir auprès du
Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, du
Ministère de la Sécurité et de la protection Civile, de la CENI et des acteurs
impliques pour contribuer à la correction des dysfonctionnements et incidents
constates.
Le POCIM
dans sa déclaration d’arrivée à la veille du scrutin avait mis l’accent sur
certains constats et défis à relever ; et formule un certain nombre de
recommandations pour la bonne tenue du 1er tour de l’élection présidentielle.
Les
dysfonctionnements et insuffisances constates, après le 1er tour,
concernent : Le saccage de certains bureaux de vote et des matériels, la
violence contre des agents électoraux, les menaces par les hommes armes dans
certaines localités contre les citoyens, la non disponibilité des cartes
d’électeur non retirées dans certains bureaux de vote.
Aussi, la
proclamation des résultats provisoires par le Ministère de l’Administration
territoriale et de la décentralisation(MATD) a fait ressortir quelques
insuffisances, notamment : des écarts constates enter les suffrages
exprimés et les voies attribuées aux candidats, un nombre élevé de bulletins
nuls et un nombre considérablement élevé de bureaux ou de centres ou le vote
n’a pas eu lieu (871 bureaux de vote).
Des motifs
de satisfaction ont été dégagé comme : La proclamation des résultats du
premier tour dans le respect des délais légaux par les autorités compétentes et
dans un climat social stable, le traitement égal des candidats au niveau des médias publics et la mobilisation des leaders d’opinion et des Organisations de
la société civile pour un scrutin apaise et une forte participation des électeurs,
notamment des femmes et des jeunes au processus électoral.
Plusieurs défis
à relever ont été signaler comme :La mobilisation des électeurs pour
améliorer le taux de participation, le maintien d’un climat social et politique
apaise, l’amélioration de l’organisation des opérations électorales, le
renforcement des mesures sécuritaires sur l’ensemble du territoire, le
déroulement du scrutin dans la transparence, la proclamation des résultats du
deuxième tour dans les délais légaux, l’acceptation des résultats issus des
urnes par les candidats et la proscription de la violence sous toutes ses
formes.
Des recommandations pertinentes ont
été formulées, aux
candidats du second tour de :respecter le code de bonne conduite ,éviter
toute déclaration prématurée quant à leur victoire avant la proclamation
officielle des résultats ,user des voies légales en cas de contestation
des résultats du scrutin, et lancer un appel à leur militants et sympathisants
pour un scrutin apaise et le respect du verdict des urnes.
Au ministère de l’administration territoriale et
de la décentralisation: rendre disponible les cartes d’électeurs non retirées dans les bureaux
de vote, respecter l’obligation de réserve et de neutralité vis-à-vis des candidats,
et respecter les dispositions de la loi en matière de proclamation officielle
des résultats.
Au ministère de la sécurité et de la
protection civile :
renforcer la sécurité des électeurs et des citoyens, et renforcer la sécurité
des opérations de vote.
A la CENI : assurer son entière représentation
dans tous les bureaux de vote et commissions de centralisions des résultats, et
faciliter et poursuivre la collaboration avec les autres organes de gestion des
élections pour la réussite des missions de toutes les Missions d’Observations Électorale.
Aux missions d’observations électorale : un déploiement massif sur le terrain,
une meilleure collaboration sur le terrain, et le respect du code de conduite
des observations.
Aux médias: le respect strict de la loi, de l’éthique
et de la déontologie.
Aux citoyens et électeurs : un plus grand respect de la liberté
de vote, une forte mobilisation pour un vote massif et de qualité ainsi que
pour un scrutin apaise, et la dénonciation de toute fraude ou tentative de
fraude et de toute infraction, en Général, aux autorités judiciaires.
Conclusions finales : la réussite de ce second tour
va constituer une étape décisive dans la résolution de la crise notamment la
recherche de la paix et la réconciliation nationale.
Le POCIM, au
vu de la reprise de la perturbation sur Internet,
les réseaux sociaux et de téléphone mobile, invite le Gouvernement à tout mettre
en œuvre pour garantir l’accès et la stabilité a l’ensemble de ces services.
Le POCIM en
appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour la réussite de ce scrutin.
CHEF DE MISSION
IBRAHIMA SANGHO.
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