dimanche 31 mars 2019

Situation Sécuritaire dans le Domno : l’AJRDO manifeste sa volonté


Vue du présidium lors du point de presse de l'AJRDO
Les responsables de l’Association des Jeunes Ressortissants de Domno (AJRDO) se sont réunis, le samedi 30 mars 2019 à la maison de la presse de Bamako pour dénoncer la situation sécuritaire qui prévaut dans le centre du Mali en général et dans le Domno en particulier. C’était sous la présidence du président de ladite association, M. Idrissa GORO, en présence de son secrétaire général, M. Salou GORO, de Djibril GORO et de plusieurs ressortissants de Domno. Nous vous livrons ci-dessous la déclaration issue de cette cérémonie

Mesdames et messieurs des medias, chers invités,

Bonjour et bienvenue à ce point de presse de l’AJRDO sur la situation sécuritaire qui prévaut dans le centre du pays en général et dans le Domno en particulier, il faut entendre par Domno les communes de Dinangourou et de Yoro dans le cercle de Koro. Situation sécuritaire qui, aujourd’hui, est d’une gravité et d’une complexité indescriptible.

En effet, mesdames et messieurs des médias, chers invités, depuis les évènements 2012 ayant occasionné une absence progressive et prolonger de l’État au Nord et Centre du Mali, plusieurs villages de nos communes (Dinangourou et Yoro), à l’instar d’autres, ont connu des exactions de tout genre, on peut citer entre autres des attaques par des individus ou des groupes armées, des assassinats ciblés, des vols de bétails, la destruction et incendie volontaires des greniers contenants des céréales, des fermetures forcées des écoles, empêchement de tenue des foires hebdomadaires etc.
A titre d’exemple :

-Du 20 juin 2012 au 25 mars 2019, 27 Hommes ont été assassinées, 32 blessés légers et graves dont certains sont présentement hospitalisés à Sévaré et à l’hôpital Somino DOLO de Mopti et à l’hôpital du Mali de Bamako ;

-Des milliers de bœufs, moutons, chèvres enlevés ;

-Des centaines de greniers incendiés ;

-Toutes les écoles sont fermées depuis 2012 sauf celle de Dinangourou qui s’est ré ouverte cette année. 

Malgré ce bilan sombre qui rendait la vie extrêmement difficile dans le DOMNO, les derniers évènements en termes de sécurité ont rendu davantage la situation complexe de manière indescriptible, car pour la première fois dans l’histoire de notre pays, on a enregistré dans le pays dogon un cadavre piégé, des innocents massacrés et brulés vifs, dès lors, l’on doit s’interroger : qui peuvent être les auteurs de telles horreurs et pour quelle fin ?

Aujourd’hui, le DOMNO est coupé du reste du pays car l’axe Koro Dinangourou, en plus de la présence permanente des forces du mal (hommes armés se pavanent et tient sur tout ce qui bouge), il est totalement miné et donc impraticable comme l’atteste le nombre de victimes enregistrées le mois dernier, lorsque moins à deux reprises les véhicules ont sauté sur des engins explosifs improvisés.
Actuellement, pour rejoindre Bamako à partir des communes de Dinangourou et de Yoro, on est obligé de passer par le Burkina et cela dans des conditions peu enviables.

Cette insécurité généralisée  alimentée par des conflits planifiés, orchestrés et implémentés quasi quotidiennement par des groupes terroristes armés, des bandits et narcotrafiquants n’est pas un conflit ethnique, comme beaucoup tentent de le faire croire. Toutefois, si on continue à faire des amalgames et de la mauvaise communication au détriment de la nécessité d’une union sacrée entre maliens, on assistera à une ethnicisassions dudit conflit et nous aurions ainsi tombé dans le piège des forces obscurantistes et leurs alliés de tout genre aux agendas cachés. Tout doit être mis en œuvre pour éviter un basculement vers un conflit ethnique à grande échelle ou une guerre civile Qu’Allah nous en épargne.

C’est pourquoi, nous jeunes de DOMNO, demandons à l’État de procéder au déminage effectif de l’axe Koro Dinangourou, de procéder aux fouilles de forêts et de poursuivre l’escorte des véhicules de transport commun tout en intensifiant les patrouilles des forces armées et de sécurité. Aussi, la sécurisation de la population et de leurs biens doit être exclusivement de la compétence des FAMA.
Le Mali seul ne peut pas y faire.

Par conséquent, il est essentiel qu’il y ait des réponses au niveau communautaire et international avant que l’irréparable ne se produise.

Chaque malienne, chaque malien ainsi que la sous-région doivent se sentir concernés car les effets d’entrainement et d’embrassement sont bien réels.

Enfin il convient de susciter l’organisation d’une conférence internationale sur la paix et la sécurité en faveur du Mali.

Il est également opportun d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale que pour la deuxième fois consécutive, plusieurs villages dans le DOMNO risquent de ne pas pouvoir cultiver durant l’hivernage prochain avec comme corollaire l’aggravation de la famine, si rien n’est fait pour ramener la sécurité et le vivre ensemble.

Mesdames et messieurs des médias, chers invités, nous ne saurions terminer, ce point de presses ans appeler tous les maliens à la solidarité, à l’union sacrée et à la cohésion, tout en rejetant la stigmatisation des groupes ethniques comme responsables des violences car nos ennemis communs sont les forces obscures mal intentionnées et le sous-développement. Nous devions tous être des porteurs de message de pardon, de paix, de réconciliation et de concorde nationale.

Vive le DOMNO sécurisé dans un Mali de paix, dans une Afrique unie et dans un monde solidaire.

Que Dieu bénisse notre pays.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Le président de l’AJRDO
Idrissa GORO

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