dimanche 10 mars 2019

Elections présidentielles de 2018 : La COCEM tire ses propres enseignements


Une vue du présidium lors de la conférence

Conformément à sa vocation de plateforme de dialogue politique sur des questions d’intérêt national, la COCEM (la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali) a organisé, le jeudi 7 mars 2019, à l’hôtel Maeva palace de Bamako, une conférence de presse principalement animé par la présidente de la COCEM, Me. SYLLA FATOUMATA S. DICKO qui avait à ses côtés, M. MASSAMAN SINABA, membre de la coalition et M. CHEICK OUMAR HAIDARA, également membre de la coalition.

La COCEM est une plateforme d’Organisations nationales maliennes de la société civile composée de cinq (5) structures à savoir, l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), la Jeune Chambre Internationale Mali (JCI Mali), le Réseau Plaidoyer Lobbying (RPL), SOS Démocratie WILDAF/Mali. La coalition a été mise en place pour promouvoir la démocratie Malienne et contribuer à la consolidation de l’État de droit à travers l’observation des élections. Elle (COCEM) s’est engagée à observer les processus électoraux dans l’optique de formuler des recommandations pouvant contribuer à l’amélioration du système électoral au Mali.

Le principal l’objectif de cette conférence, tirer les enseignements de la participation des acteurs politiques et du processus d’organisation de ces élections, pour améliorer davantage l’organisation des scrutins électoraux.

La COCEM a observé le processus électoral à travers le recrutement, l’accréditation, la formation et le déploiement d’observateurs sur toute l’étendue du territoire. La COCEM a opté pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la collecte et le traitement rapide des rapports d’observation. Elle a mis en place un dispositif lui permettant d’observer la phase post électorale. Ainsi la COCEM a pu observer les phases de distribution des cartes d’électeurs, la campagne électorale, l’environnement pré-électorale, les deux jours de scrutins ainsi que la compilation des résultats et l’environnement post-électoral. La COCEM a couverte toutes les régions et tous les cercles du pays à travers le déploiement de ses observateurs.

Après une observation citoyenne indépendante du processus électoral, la COCEM a produit en son temps des rapports périodiques. Ces rapports avaient pour but d’informer le public ainsi que les différentes parties prenantes sur la conduite du processus. Dans ces rapports, la coalition a identifié des avancées notables et des insuffisances qui ont fait l’objet de recommandations.

Après vérification et analyse approfondie des données collectées, la COCEM  a produit un rapport final d’observation de l’élection présidentielle de 2018. Ce document revient sur toutes les observations et les analyses de la coalition dans leurs détails et formule des recommandations à l’endroit des différents acteurs du processus électoral. La production de ce rapport a pour but de contribuer à l’amélioration des cadres juridiques et procéduraux des élections.

Sur la base des acquis et des manquements constatés, la COCEM  entend contribuer à cette étape primordiale de renforcement de la démocratie à travers les propositions suivantes en guise de contributions au processus de réformes en cours initié par le gouvernement.

La COCEM propose donc les recommandations suivantes :
1.     La centralisation de toutes les opérations électorales au niveau d’une seule structure indépendante et pérenne. Ce dispositif contribuera non seulement à crédibiliser davantage les scrutins et accroitre l’efficacité dans la tenue des élections ; mais aussi à mieux préserver et conserver la mémoire institutionnelle de cet organe.

2.     La formalisation légale des publications des résultats bureau de vote par bureau de vote dans la loi électorale. Cette publication doit se faire, en outre, dans un format utilisable et avant la fin des délais de recours afin de permettre aux partis politiques et aux candidats de documenter leurs recours.

3.     La formalisation légale de la présence des observateurs nationaux et internationaux dans les centres de compilation au niveau des commissions de centralisations locales ainsi qu’au niveau de la Commission Nationale de Centralisation.

4.     L’autorisation de la présence des observateurs nationaux et internationaux pour le suivi des opérations de compilation des résultats au niveau de la cour constitutionnelle. Cette étape est purement technique et conduit à l’annonce des résultats définitifs des scrutins.

5.     La révision à la hausse du délai entre les deux tours afin de permettre aux deux candidats en concurrence de battre campagne et de mobiliser les électeurs. La COCEM estime que le prolongement de ce délai permettra à l’administration électorale de prendre les dispositions nécessaires pour ajuster les manquements constatés lors du premier tour de l’élection.

6.     La révision du temps consacré au traitement des recours afin de favoriser un traitement efficace des dossiers par la cour constitutionnelle et pour faire les investigations nécessaires. La révision de ces délais permettra un meilleur traitement des recours. La COCEM recommande aussi la clarification de la différence entre les recours sur les opérations de vote et ceux sur les résultats dans les textes de la loi.

7.     Promouvoir les débats entre les candidats de l’élection sous la supervision de la HAC afin de créer un espace de discussions pouvant servir à informer les électeurs.

La COCEM continue à servir avec intérêt le processus de réformes en cours et à plaider pour la mise en œuvre des recommandations formulées dans son rapport final d’observation de l’élection de 2018. La COCEM actuellement se prépare pour l’observation intégrale des processus électoraux prévus en 2019 selon le chronogramme publié par le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation le 6 février 2019. Par ailleurs, la COCEM exhorte le gouvernement à informer régulièrement l’opinion publique et les acteurs électoraux sur l’état d’avancement des processus de révision constitutionnelle, de découpage administratif ainsi que du processus électoral qui s’annonce, a indiqué la présidente de la coalition, Me. SYLLA FATOUMATA S. DICKO.
Issa D. Morba

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