Une vue du présidium lors de la conférence |
Conformément à sa vocation de plateforme de dialogue politique sur des questions d’intérêt national, la COCEM (la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali) a organisé, le jeudi 7 mars 2019, à l’hôtel Maeva palace de Bamako, une conférence de presse principalement animé par la présidente de la COCEM, Me. SYLLA FATOUMATA S. DICKO qui avait à ses côtés, M. MASSAMAN SINABA, membre de la coalition et M. CHEICK OUMAR HAIDARA, également membre de la coalition.
La COCEM est
une plateforme d’Organisations nationales maliennes de la société civile
composée de cinq (5) structures à savoir, l’Association Malienne des Droits de
l’Homme (AMDH), la Jeune Chambre Internationale Mali (JCI Mali), le Réseau
Plaidoyer Lobbying (RPL), SOS Démocratie WILDAF/Mali. La coalition a été mise
en place pour promouvoir la démocratie Malienne et contribuer à la
consolidation de l’État de droit à travers l’observation des élections. Elle
(COCEM) s’est engagée à observer les processus électoraux dans l’optique de
formuler des recommandations pouvant contribuer à l’amélioration du système
électoral au Mali.
Le principal
l’objectif de cette conférence, tirer les enseignements de la participation des
acteurs politiques et du processus d’organisation de ces élections, pour
améliorer davantage l’organisation des scrutins électoraux.
La COCEM a
observé le processus électoral à travers le recrutement, l’accréditation, la
formation et le déploiement d’observateurs sur toute l’étendue du territoire.
La COCEM a opté pour l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication (TIC) pour la collecte et le traitement rapide des rapports
d’observation. Elle a mis en place un dispositif lui permettant d’observer la
phase post électorale. Ainsi la COCEM a pu observer les phases de distribution
des cartes d’électeurs, la campagne électorale, l’environnement pré-électorale,
les deux jours de scrutins ainsi que la compilation des résultats et
l’environnement post-électoral. La COCEM a couverte toutes les régions et tous
les cercles du pays à travers le déploiement de ses observateurs.
Après une
observation citoyenne indépendante du processus électoral, la COCEM a produit
en son temps des rapports périodiques. Ces rapports avaient pour but d’informer
le public ainsi que les différentes parties prenantes sur la conduite du
processus. Dans ces rapports, la coalition a identifié des avancées notables et
des insuffisances qui ont fait l’objet de recommandations.
Après
vérification et analyse approfondie des données collectées, la COCEM a produit un rapport final d’observation de
l’élection présidentielle de 2018. Ce document revient sur toutes les
observations et les analyses de la coalition dans leurs détails et formule des
recommandations à l’endroit des différents acteurs du processus électoral. La
production de ce rapport a pour but de contribuer à l’amélioration des cadres
juridiques et procéduraux des élections.
Sur la base
des acquis et des manquements constatés, la COCEM entend contribuer à cette étape primordiale
de renforcement de la démocratie à travers les propositions suivantes en guise
de contributions au processus de réformes en cours initié par le gouvernement.
La COCEM
propose donc les recommandations suivantes :
1. La centralisation de toutes les
opérations électorales au niveau d’une seule structure indépendante et pérenne.
Ce dispositif contribuera non seulement à crédibiliser davantage les scrutins
et accroitre l’efficacité dans la tenue des élections ; mais aussi à mieux
préserver et conserver la mémoire institutionnelle de cet organe.
2. La formalisation légale des
publications des résultats bureau de vote par bureau de vote dans la loi
électorale. Cette publication doit se faire, en outre, dans un format
utilisable et avant la fin des délais de recours afin de permettre aux partis
politiques et aux candidats de documenter leurs recours.
3. La formalisation légale de la
présence des observateurs nationaux et internationaux dans les centres de
compilation au niveau des commissions de centralisations locales ainsi qu’au
niveau de la Commission Nationale de Centralisation.
4. L’autorisation de la présence des
observateurs nationaux et internationaux pour le suivi des opérations de
compilation des résultats au niveau de la cour constitutionnelle. Cette étape
est purement technique et conduit à l’annonce des résultats définitifs des
scrutins.
5. La révision à la hausse du délai
entre les deux tours afin de permettre aux deux candidats en concurrence de
battre campagne et de mobiliser les électeurs. La COCEM estime que le
prolongement de ce délai permettra à l’administration électorale de prendre les
dispositions nécessaires pour ajuster les manquements constatés lors du premier
tour de l’élection.
6. La révision du temps consacré au
traitement des recours afin de favoriser un traitement efficace des dossiers
par la cour constitutionnelle et pour faire les investigations nécessaires. La
révision de ces délais permettra un meilleur traitement des recours. La COCEM
recommande aussi la clarification de la différence entre les recours sur les
opérations de vote et ceux sur les résultats dans les textes de la loi.
7. Promouvoir les débats entre les
candidats de l’élection sous la supervision de la HAC afin de créer un espace
de discussions pouvant servir à informer les électeurs.
La COCEM
continue à servir avec intérêt le processus de réformes en cours et à plaider
pour la mise en œuvre des recommandations formulées dans son rapport final
d’observation de l’élection de 2018. La COCEM actuellement se prépare pour
l’observation intégrale des processus électoraux prévus en 2019 selon le
chronogramme publié par le Ministère de l’administration territoriale et de la
décentralisation le 6 février 2019. Par ailleurs, la COCEM exhorte le
gouvernement à informer régulièrement l’opinion publique et les acteurs
électoraux sur l’état d’avancement des processus de révision constitutionnelle,
de découpage administratif ainsi que du processus électoral qui s’annonce, a
indiqué la présidente de la coalition, Me. SYLLA FATOUMATA S. DICKO.
Issa D. Morba
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